Un apprenti en temps de COVID
En temps de COVID, ou bien en temps de guerre, comment se vit la formation en apprentissage ?
Pour beaucoup d’étudiants, la recherche d’une alternance s’est révélée ardue cette année avec le gel des recrutements. De mon côté, j’avais la chance d’être déjà intégré dans une équipe, et l’alternance était déjà prévue avant la crise sanitaire du COVID-19.
Le déroulé des activités professionnelles en télétravail m’était donc familier depuis le premier confinement. Les périodes en entreprise étaient en télétravail, comme ce que beaucoup des salariés ont pu expérimenter et sur laquelle beaucoup d’encre a déjà coulé. Je vais donc principalement aborder l’aspect formation, au sein du Master Programme Grande Ecole à TBS.
Passer le concours d’entrée a été ma première source d’étonnement. En effet, tout s’est déroulé à distance : le passage du concours d’entrée, les résultats, le remplissage des formalités, l’intégration, les cours, et même les partiels. En fait, c’est en me promenant en ville que je suis passé par hasard devant l’entrée de TBS. Etrange sensation que de passer devant la porte d’entrée de ce lieu sensé être familier, mais inconnu ! Là était cette école dans laquelle j’étais inscris depuis 6 mois, et dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds.
Cette nouvelle modalité a aussi été source d’observations comiques. La première étant que mon meilleur camarade de classe et de promotion puisse être mon chat. Il est d’ailleurs tellement impliqué, qu’il passe la meilleure partie de ses journées à essayer de participer oralement aux différents cours. Les participations impromptues abondent d’ailleurs, chez toutes les parties prenantes : par exemple avec un professeur interrompu par son enfant en larme, et qui doit remettre en place un bras de Playmobil. Ou encore, dans une colocation d’étudiant qui suivent deux cours différents en même temps, quand le professeur de l’un entend la question posée par l’autre, et y répond.
Une fois passé ces moments comiques, je retiens surtout les nouvelles façons de s’adapter. Les étudiants ne peuvent plus échanger les informations essentielles entre eux. Même les non-dits, et codes qui sont normalement transmis autour d’un verre, sont posés par écrit à l’administration et aux professeurs, qui se retrouvent submergés d’emails.
Chacun compense donc à sa façon.
Heureusement, la vie présente dans ce groupe d’étudiant fait que des animations sont organisées en permanence. Pareillement, la discussion est toujours active, et rassemble l’intégralité de la classe, plutôt que d’avoir les groupes habituels d’amis qui se verrouillent et s’enferment pour le reste de l’année. Le fait de ne s’être jamais rencontré a forcé l’entente commune et a pu réduire les barrières ou préjugés cachés.
Chacun n’est qu’une voix, et est apprécié pour ce qu’il propose. Finalement, si les groupes de travail sont devenus virtuels, la vitalité est bien réelle.
Augustin Soual